Les 7 Soleils

"Et puis, pensez donc : Saint-Nazaire, le port, les quais, l’océan, le vent du large, les embruns qui vous fouettent le visage..."
Archibald Haddock - Les 7 Boules de Cristal

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Claude Villers à Escal’Atlantic

Journaliste ? Comme Tintin...

lundi 15 octobre 2007, par Édouard Derval

Invité par Les 7 Soleils, Claude Villers a fait salle comble le 11 octobre à Escal’Atlantic. Tintin et le capitaine Haddock ne sont pas pour rien dans la vocation de celui qui, par sa voix, a fait rêver des milliers d’auditeurs de France Inter.

(Photo D. Lebugle)

Son père ne prédisait pas un si brillant avenir au petit gars du Nord, rêvassant à l’école et dévorant les illustrés à la maison. Aussi, raconte-t-il, "quand, à l’âge de 11 ans, j’annonçais à mon père que, plus tard, quand je serai grand, je serai journaliste, il m’annonça ma fin sur l’échafaud ! Faut dire qu’il n’avait aucune idée de ce que cela signifiait, journaliste ! Et moi guère plus si ce n’est en tant que lecteur assidu, chaque semaine, de Tintin". [1]

"Journaliste, j’en rêvais. Pas pour interviewer le Président de la République ou analyser pertinemment la marche du monde. Non ! Mais pour le parcourir en tous sens, ce monde."

Ce monde que les albums des aventures de Tintin, offerts par son autre grand-mère, lui racontaient si bien : Tintin en Amérique, au Congo, au Pays de l’Or noir, en Chine... Puis, plus tard, le San Theodoros, ou en Syldavie et même sur la Lune.

L’imiter

D’ailleurs, poursuit Claude Villers, "toute ma vie s’est écoulée à l’imiter. Grâce à ma profession, je n’ai fait que suivre les traces de mon idole : USA, Afrique, Moyen et Extrême-Orient, Amérique centrale, pays de l’Est, et j’ai même eu l’impression de marcher sur la lune en traduisant pour Inter la célèbre phrase de l’astronaute Armstrong : ’Un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour l’humanité !’... C’était en juillet 1969, à quelques heures du jour de mes vingt-cinq ans."

Claude Villers était alors correspondant de France-Inter à New York. C’était l’époque où le paquebot France, résistant tant bien que mal à la concurrence de l’avion, reliait régulièrement les deux continents.

Le France

Quand de son bureau new-yorkais il apercevait la silhouette si caractéristique d’un paquebot, il descendait jusqu’à la 42e rue pour le voir accoster : "Avant New York, j’ignorais tout du monde maritime, sauf ce que j’avais pu en lire. Mille millions de mille sabords ! Avec Tintin et le capitaine Haddock, je m’étais souvent embarqué sur des rafiots de toutes sortes..."

Outre les créatures d’Hergé, Claude Villers avait navigué en d’autres aussi illustres compagnies, sorties de l’imagination de Jules Verne, Jack London, Stevenson, Cendrars, Albert Londres...

La phobie de sa compagne pour les avions fit que le couple embarqua sur le Franconia, un petit paquebot vétéran de la Cunard, une traversée suivie de bien d’autres, sur des navires de tous types...

Cette passion pour les bateaux et le voyage allaient donner matière à nombre d’émissions et de livres. Le dernier en date est l’express côtier norvégien Hurtigruten qui relie Bergen au point le plus septentrional du pays [2], bateau qu’il retrouve chaque mois de février...


[1Parole de rêveur 40 ans de radio, éditions Le Pré aux Clercs, 2004.

[2Au nord du Monde. éditions Denoël.